jeudi 27 mars 2014

Temps de travail des enseignants, : évolution, statut quo, sanctuaire inamovible ?

Désintox de la semaine : les 1607 heures

1607 heures, ça fait peur !
« Tous ceux qui veulent dire une vérité avant son heure risquent de se retrouver hérétiques. »
Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955)
Mais c’est quoi au juste ? C’est le temps de travail annuel des fonctionnaires en vigueur en France depuis 1998. Traduit en temps de travail hebdomadaire, il s’agit des fameuses 35 heures. Et 35 heures, ça fait peur aussi ! Ce serait, au choix ou tout ensemble, la fin des décrets de 50 (au passage, c’est fait, ils seront remplacés par les futurs décrets 2014), la fin du statut (qui dépend quand même d’un vote du parlement), la fin de la liberté pédagogique, la fin de l’école publique, gratuite et laïque.
Le décret du 11 février 1932En agitant ces chiffons rouges, les ayatollahs des décrets de 50 ont réussi à faire croire que ceux-ci sont protecteurs et permettent de conserver nos acquis (sic). Pour conserver, oui ils conservent. Ils conservaient un temps de travail, des modalités de travail et une organisation du travail édictés en 1950. Mieux encore, le temps de présence devant élèves sanctuarisé en 1950 découlait d’un décret publié en 1932. Pendant que tous les autres secteurs d’activités du pays, public ou privé, faisaient et font évoluer régulièrement par la négociation leur cadre d’activité, le syndicalisme « majoritaire » de l’Éducation nationale a réussi l’exploit de maintenir pour des centaines de milliers d’enseignants des conditions de travail d’avant-guerre !
La conservation mordicus et inchangée des décrets de 1950 a permis un empilement sans limite de quantité et de durée de réunions, conseils, etc… Ils permettaient par ailleurs une interprétation aléatoire parce que fondée sur un décalage profond entre le réglementaire et la pratique.
Ainsi, en sanctuarisant un temps de travail uniquement fondé sur le face-à-face élèves, on a longtemps laissé les collègues à la merci d’aléas pour la détermination du reste de leur travail.
Le Sgen-CFDT accepte et assume un monde qui change, l’École doit changer avec lui. Cela signifie autant de nouvelles pratiques pédagogiques que de nouvelles organisations plus souples, plus modulaires, plus étalées dans le temps qui nécessitent à la fois un statut adapté à la réalité et protecteur, ainsi que des possibilités encadrées et protectrices elles aussi d’organisations et pratiques novatrices pour la réussite de tous et le bien-être de chacun.

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