mercredi 28 mai 2014

Orientation :Ou est la défense de l’intérêt général et du service public d'orientation dans l'EN ?

Où est l'intérêt général ? Où est la défense du service public d'orientation de l'éducation nationale?

PUBLIÉ LE 17/05/2014 À 12H15par Albert Ritzenthaler
Info orientation (mai 2014).
L’an dernier le législateur, en accord avec le ministère, les régions et le Snes, a renoncé à intégrer les CIO dans le service public régional d’orientation (SPRO), alors que les personnels restaient éducation nationale sous l’autorité du recteur.
Cette solution potentielle pour financer les CIO n’est plus d’actualité au niveau national.
AUCUN FINANCEMENT PÉRENNE ET DÉCENT POUR LES CIO
Le ministère, dans une vision de l’orientation centrée sur l’École que soutient le Snes, a validé dans la nouvelle loi de formation professionnelle 2014 le repli des CIO et des COP sur les collèges et les lycées.
Dans le contexte actuel de restriction budgétaire et de désengagement des départements, ce recentrage sur les établissements risque d’entraîner de nombreuses fermetures de CIO et la misère assurée pour ceux qui vont survivre. Résultat :
• Il n’y a plus de solution nationale pour maintenir le financement des CIO. • Dans chaque académie, les personnels devront se mobiliser pour trouver des solutions avec les collectivités territoriales afin de sauver ce qui pourra l’être. Conclusion : ceux qui se sont cantonnés dans la posture protestataire de « l’État doit payer », portent une grande part de responsabilité dans cette situation.
LES CONSÉQUENCES SUR LE MÉTIER DE COP
L’académie de Rouen illustre très clairement ce danger. C’est bien la rectrice, représentant le ministre, qui cherche à fermer un maximum de CIO pour économiser du budget de fonctionnement et pour récupérer des postes d’administratifs, éventuellement de DCIO. Sinon comment expliquer qu’elle n’ait fait aucune démarche auprès des collectivités territoriales pourtant disposées à participer au financement, comme cela a été le cas dans le Val d’Oise par exemple ?
Si nous ne trouvons pas de solution nationale à ce problème de financement, les COP seront à terme en établissement comme le souhaite le syndicat majoritaire des chefs d’établissements. Que devient le travail d’équipe en CIO prôné dans la fiche n° 3 du GT ministériel de mars 2014 ? Que devient le travail avec les publics non scolaires et les décrocheurs ?
Quelles conséquences sur les conditions de travail des personnels : zone d’exercice en établissement, dilution des équipes, problème de frais de déplacement, difficultés à recevoir le public non scolaire... ? À terme, la réduction du nombre de CIO entraînera moins de service public, remplacé par des associations ou des officines privées.
Par ailleurs, que penser du fait que le Snes, au dernier GT ministériel du 13 mars, soit intervenu pour que le terme de conseil en orientation ne figure pas dans les missions des COP ?
LES CONSÉQUENCES EN TERME DE SERVICE PUBLIC
Où est la défense de l’intérêt général et du service public d’orientation de l’EN ?
Arrêtons de faire croire qu’il suffit de voter « contre » en comité technique académique (CTA) pour empêcher la fermeture des CIO. Les académies de Rouen et de Lyon en sont de tristes exemples. Ce vote négatif des syndicats oblige seulement le recteur à convoquer à nouveau un CTA où le projet rectoral passera ; le CTA n’est qu’une instance consultative.
Maintenir un réseau des CIO, digne de ce nom, passe maintenant par le cadrage national des conventions État/région, qui, pour le Sgen-CFDT, devra ouvrir la possibilité de contreparties financières à la participation des CIO au SPRO. C’est le seul financement envisageable pour garder un réseau de proximité de qualité.
Il nous faudra donc continuer à nous battre dans chaque académie pour convaincre les élus et le rectorat de maintenir le réseau des CIO comme service public d’orientation de l’EN ouvert sur notre environnement économique et social.
Les positions portées par le Sgen-CFDT lors des prochains groupes de travail ministériels :
LA MASTÉRISATION DE LA FORMATION DES COP
Le Sgen-CFDT demande un alignement du recrutement des COP sur celui des enseignants en fin de master 1 avec une année de formation.
Pour les contractuels recrutés ayant exercé plusieurs années, le Sgen-CFDT demande la prise en compte de leur expérience professionnelle pour un allégement de formation dans le cadre de la VAE ou de la commission d’équivalence universitaire.
Vu le pourcentage très élevé de contractuels dans notre corps (entre 5 et 25 % selon les académies), le Sgen-CFDT demande que le nombre de postes au concours interne soit augmenté pour arriver à une titularisation totale de 300 COP par an sur l’ensemble des concours afin de résorber la précarité et de compenser les départs en retraite.
UNE VÉRITABLE HORS CLASSE DIFFÉRENCIÉE DE L’ACCÈS AU GRADE DE DCIO
Le Sgen-CFDT défend un 12e et un 13e échelon pour tous dans l’EN. Mais si cette revendication n’aboutit pas, il continue à revendiquer qu’une véritable hors classe soit mise en place pour les COP ; même si généralement, elle ne concerne que de 10 à 30 % maximum des personnels.
UN NOUVEAU STATUT POUR LES DCIO
Au vu de l’évolution des fonctions des directeurs de CIO et de l’augmentation de leurs charges de travail (animation locale des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs, partenariat dans le cadre du SPRO, organisation de forums ou de salons...), un nouveau statut est indispensable pour reconnaître ces nouvelles fonctions.
Seul ce nouveau statut permettra d’obtenir la hors classe pour les COP car le ministère a toujours prétendu que la hors classe des COP était le grade de DCIO ; alors que les fonctions de DCIO sont de plus en plus différentes de celles de COP. Pour aucun autre corps l’accès à la hors classe n’implique un changement de métier.
ENFIN, QUE PENSER DE LA CRÉATION D’UN CORPS UNIQUE DE « PSYCHOLOGUE DE L’ÉDUCATION NATIONALE » ?
Cette revendication, portée par d’autres organisations syndicales, pose plus de questions qu’elle n’offre de perspectives pour les conseillers d’orientation-psychologues qui ont déjà le titre de psychologues.
Tous les membres de ce corps unique auront-ils les mêmes missions ? Dans ce cas, les psychologues scolaires feront-ils du conseil en orientation ? Ou est-ce la porte ouverte à la scission entre psychologues de l’Éducation nationale qui travaillent uniquement pour l’adaptation des élèves au système éducatif (bilan, élèves en difficulté...) et le conseil en orientation ? Le Sgen-CFDT n’est pas demandeur d’un corps unique de psychologues de l’EN mais il défendra le conseil en orientation comme étant au cœur du métier de conseiller d’orientation-psychologue.

Handicap : avancée pour les personnels accompagnant les élèves concernés

AESH : des avancées, mais des batailles restent à mener

PUBLIÉ LE 14/05/2014 À 16H22par Attaché de presse
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CP n°60
Le Sgen-CFDT, lors du Comité Technique du Ministère de l'Education Nationale réuni le 13 mai, a approuvé le projet de décret fixant les conditions de recrutement des accompagnants des élèves en situation de handicap.
Ce décret ouvre la CDIsation aux actuels AVS-AED qui ont effectué 6 ans de CDD. Il acte, également, le recrutement comme AESH de tous ceux qui justifient d'une expérience professionnelle de 2 ans minimum dans le domaine de l'aide à l'inclusion scolaire des élèves, quel que soit le statut sous lequel ils l'ont acquise.
La circulaire d'application à venir précisera les modalités de recrutement et de passage sur des contrats d'AESH, en CDD, puis en CDI.
Les actuels AVS-AED pourront enfin voir leur situation professionnelle stabilisée, ce qui constitue une avancée pour les personnels, et justifie la position du Sgen-CFDT.
Ce texte ne règle pas tout. Le Sgen-CFDT exige une réelle professionnalisation, avec un diplôme et une rémunération à la hauteur des responsabilités et des missions qui sont confiées aux AESH. C'est pourquoi il s'est prononcé contre le projet d'arrêté fixant la grille de rémunération.
Enfin, pour mettre un terme à la précarité des salariés, il demande la fin des recrutements des AVS sur des emplois aidés

DIF (droit individuel à formation) :Explication, application

C'est quoi, le DIF ?

PUBLIÉ LE 13/05/2014 À 18H41par Alain André
Droit individuel à formation.(Changement à venir très proche)
POUR QUI ?
Le DIF s’adresse aux personnels titulaires ainsi qu’aux personnels non titulaires.
C’EST QUOI ?
C’est un droit individuel à la formation. Il bénéficie aux personnels enseignants, d’éducation et d’orientation titulaires et non titulaires pour leur permettre de se former tout au long de leur carrière.
COMBIEN DE TEMPS ?
Chaque agent travaillant à temps complet bénéficie d’un droit individuel à la formation d’une durée de 20 heures par année de service. Cette durée est calculée au prorata du temps travaillé pour les personnels à temps incomplet ou à temps partiel sauf lorsque le temps partiel est de  droit. Les droits non utilisables sont capitalisables pendant 6 années dans la limite d’un plafond de 120 heures.
QUELLES FORMATIONS ?
Le droit individuel à la formation doit prioritairement être utilisé pour des formations hors plan de formation, permettant à l’agent d’acquérir de nouvelles compétences dans la perspective notamment d’une mobilité professionnelle par une préparation et un accompagnement adéquats et personnalisés. Ces formations peuvent être offertes par des établissements publics (établissements d’enseignement supérieur, CNED, CNAM, réseau de formation continue des adultes de l’éducation nationale, etc...) voire des organismes privés. Il peut également s’agir de formation à distance, de validation des acquis de l’expérience.
EXAMEN DES DEMANDES
Le droit individuel à la formation professionnelle s’exerce à l’initiative de l’enseignant ou du personnel d’éducation et d’orientation et doit s’inscrire dans le cadre d’un projet professionnel…  Chaque demande peut donner lieu à un entretien permettant à l’agent d’expliciter son projet. L’administration dispose d’un délai de deux mois pour notifier sa réponse à la demande de l’agent. Le refus deux ans d’affilée oblige l’administration  à placer le(s) collègue(s) prioritairement sur la liste des candidatures pour  un congé de formation professionnelle.
INDEMNISATION 
Il y a versement d’une allocation de formation dès lors que la formation dispensée dans le cadre du DIF s’effectue pendant les vacances scolaires. Les modalités de calcul de cette indemnité correspondent à 50% du traitement horaire d’un agent en prenant comme élément de référence la durée légale annuelle du travail telle qu’elle est fixée pour la fonction publique, c’est-à-dire 1607 heures. Cette indemnisation varie entre 6.16 € et 9.89 € selon votre salaire (hors MGEN) – voici le mode de calcul: (( votre montant mensuel * 12 ) / 1607 ) / 2.

Désintox : coup de gueule : 29 août, le jour de trop !

Désintox de la semaine : 29 août, le jour de trop !

« Suite au fait que lundi tombe un mardi ce mercredi, notre réunion du jeudi se tiendra vendredi ce samedi car dimanche est un jour férié. »
de Red Skelton (1913-1997)
Vendredi 16 mai, Benoît Hamon a pris la deuxième grande décision de son règne à la tête du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il est revenu sur la pré-rentrée des enseignants prévue le 29 août par son prédécesseur. Voilà qui va contribuer à la hausse des salaires des personnels de l’Éducation nationale, au bien-être des élèves, à la satisfaction du lobby des agences de voyage et au sauvetage de la banquise !
Passons sur la mauvaise excuse du problème informatique (ce qui, soit dit en passant, est inquiétant au XXIème siècle et pour l’école numérique que Vincent Peillon appelait de ses vœux, mais peut-être le successeur de ce dernier va-t-il revenir aussi sur ce pan de la Refondation ?).
Est-ce qu’un vendredi ou un lundi allait changer la face du monde ? Dans un sens comme dans l’autre, soyons honnêtes, probablement pas.
Toutefois cette reculade est un symbolique politique et médiatique fort. Ne nous attardons pas sur les éternels aigris et « rageux », comme disent nos élèves, qui ne manqueront pas de casser du fonctionnaire et du prof en particulier grâce à notre Ministre.
Ce renoncement signifie quand même, et ce n’est pas rien, que M.Hamon n’entend pas toucher à la durée des vacances scolaires, c’est-à-dire à l’organisation de l’année scolaire dont on conservera certes les vacances d’été (mais sans hausse de salaires, difficile d’en profiter) mais aussi ce premier trimestre trop long, ce troisième trimestre trop court, cette période de 8 semaines de cours entre Noël et les vacances d’hiver, ces ponts et rattrapages un coup offerts, un coup interdits. Pour la cohérence de l’année scolaire, pour la continuité de la politique, il faudra repasser.
Cette capitulation face à on ne sait trop quels lobbies ou puissance informatique occulte démontre aussi une certaine méconnaissance de son propre Ministère par Benoît Hamon. Faut-il rappeler que les enseignants ne commencent pas l’année scolaire au matin du 1er septembre ? Qu’il s’agisse de remettre à jour les premiers cours ou de préparer sa salle de classe, les enseignants se remettent au travail avant la rentrée, avant la pré-rentrée même. Mais quid des personnels de direction, des CPE, des personnels administratifs qui doivent eux rester deux semaines après la fin des cours et revenir deux semaines avant la reprise ? quid des personnels d’entretien qui doivent attendre le départ des élèves et des profs pour briquer les locaux ? Si le lundi 1er septembre devait être rattrapé le 6 juillet 2015, ce sont tous ces personnels qui devront patienter un week-end de juillet avant d’être libérés. Mais, moins nombreux que les enseignants, dans une perspective électoraliste liée au 25 mai, ils sont quantité négligeable.
Que le rattrapage se fasse le 6 juillet ou en cours d’année (pour respecter les 36 semaines de cours gravées dans le marbre de la loi, il devra se faire), on restera quoi qu’il arrive dans un bricolage et un amateurisme indigne des personnels et des élèves, qui n’achètera peut-être même pas la paix sociale recherchée !
Encore une fois (la faute au Ministre, aux médias, à certains syndicats), l’Éducation nationale revient sur le devant de la scène en braquant les projecteurs sur un point de détail qui incite à la caricature et empêche de fait d’ouvrir les débats sur des sujets plus complexes mais plus pertinents pour la réussite des élèves : programmes, examens, pédagogie, parcours, accompagnement, formation des enseignants…

4 RÉFLEXIONS AU SUJET DE « DÉSINTOX DE LA SEMAINE : 29 AOÛT, LE JOUR DE TROP ! »

  1. Et je dirais même plus… Benoît Hamon sait-il que l’on a aussi besoin de temps avant la rentrée pour se concerter, préparer des projets, etc. Mais peut-être n’est-il pas, comme le SNES intéressé par ceux et celles qui sont attachés à la pédagogie (en a-t-il jamais entendu parler?). Notre faible ministre va céder aux sirènes du SNES (qui d’ailleurs n’a jamais soutenu le PS!) au prétexte des futures élections en abandonnant lâchement les convictions (mais en a-t-il?) progressistes de son parti. Nous n’avons pas fini d’en baver!

Stagiaires 2degré : comment cela va t'il se passer

Stagiaires 2° Degré, rentrée 2014 : comment ça va se passer ?

PUBLIÉ LE 24/05/2014 À 08H20par webmaster
Affectation, rémunération, droits...
En feuilletage et en téléchargement, le guide des lauréat-es des concours Second Degré 2014.

Le SGEN Martinique le met à votre disposition, prenez contact avec nous....


Enseignement supérieur : regroupement d'établissements et dialogue social

REGROUPEMENTS DANS L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE : UN BOUC ÉMISSAIRE TROP FACILE

PUBLIÉ LE 22/05/2014 À 21H57par attaché de presse
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Communiqué de presse n° 63 du 22 mai 2014.
IL EST AUJOURD'HUI TRÈS FACILE, MAIS PEU HONNÊTE, POUR CERTAINS, DE S'AUTOPROCLAMER DÉFENSEURS DE L'ESR ALORS QU'ILS ONT MANQUÉ L'OCCASION DE LE DÉFENDRE QUAND C'ÉTAIT POSSIBLE, ET SURTOUT NÉCESSAIRE.

Le CNESER qui s'est réuni lundi 19 mai, a eu à se prononcer sur une motion présentée par le Snesup-FSU sur les regroupements d'établissements. Le Sgen-CFDT n'a pas souhaité s'y associer, bien que certains éléments dénoncés dans le texte – calendrier contraint, risque d'un ESR à deux vitesses... – soient largement partagés par notre organisation et aient fait l'objet à plusieurs reprises de dénonciations dans le cadre d'une large intersyndicale. Cependant, pour le Sgen-CFDT, l'analyse des causes de ces dérives et les réponses proposées dans cette motion pour y faire face sont erronées.
Lors d'un CNESER précédent, nous avons porté une motion intersyndicale demandant que le calendrier de mise en œuvre, en particulier des COMUE, soit desserré pour permettre une large consultation des personnels. Lors des différentes instances représentatives qui se sont réunies, mais aussi lors de nos nombreux échanges avec le cabinet du MESR puis du MENESR, nous avons dénoncé des pratiques locales qui, au lieu de mettre au cœur de la démarche de regroupement les intérêts de formation et de recherche, servent d'abord à distribuer les pouvoirs des uns et des autres.
Nous avons aussi dénoncé le risque de décrochage entre certaines universités pluridisciplinaires qui se verraient confier les formations du seul cycle de licence, et celles qui auraient les moyens, par la politique des PIA 2, de s'inscrire dans une politique intensive de recherche.
Pour le Sgen-CFDT, cette situation n'est pas provoquée, ni même amplifiée, par le développement de la politique des regroupements en général et par celle des COMUE en particulier. Ceux qui, aujourd'hui, reprochent aux COMUE d'exacerber la concurrence entre établissements se trompent, ou cherchent à tromper. Car c'est, au contraire, en favorisant les collaborations et les partenariats, en permettant aux universités et aux organismes de recherche de se regrouper autour d'un projet de formation et de recherche commun et ambitieux, que nous sortirons de cette situation héritée de la LRU, mais surtout, de la mise en concurrence exacerbée par les politiques précédentes.
Cependant, nous ne sommes pas naïfs. Cette révolution des mentalités ne se fera pas en un jour et ne sera pas parfaite dès sa mise en place — quelle réforme peut se vanter de l'avoir été ? D'abord, parce qu'il nous faut réapprendre à travailler ensemble, en mettant en avant le projet de formation et de recherche avant le projet de structure administrative. Il faut également apprendre à ne plus voir dans « l'Autre » (établissement, composante, organisme...) un concurrent mais un partenaire. La mise en place difficile, voire dramatique, de certaines ESPE est la démonstration même que ces schémas de concurrence ne sont pas encore dépassés et que d'aucuns n'ont pas encore compris, ou au contraire trop bien, l'intérêt de faire entrer l'ESR dans une nouvelle ère qui permettra de dépasser les querelles de clochers, de pouvoirs locaux, de postes, de formations, etc. Car, sinon, cela reviendrait à dire que la situation actuelle, héritée des politiques désastreuses des gouvernements précédents, est satisfaisante. Rien ne serait pire que le statu quo !
Dès 2012, le Sgen-CFDT a demandé, et obtenu, un premier rééquilibrage entre les financements sur projets et les financements récurrents. Nous demandons, encore et toujours, une reconfiguration du Crédit Impôt Recherche pour que ses effets d'aubaines fiscales soient rectifiés. Nous continuons, enfin, à revendiquer une réelle concertation de l'ensemble des personnels, en particulier des personnels BIATSS, dont les conditions de travail peuvent être très impactées par les regroupements, en particulier par les fusions. C'est le dialogue social qui fait défaut dans les établissements – pourquoi les CHSCT ne sont-ils pas systématiquement saisis des politiques de prévention accompagnant les politiques de fusion ?
Comme d'habitude, les difficultés liées à la réforme n'ont rien à voir avec la réforme elle-même, mais avec la façon dont se comportent les corps intermédiaires de ce pays, en l’occurrence, de trop nombreuses équipes dirigeantes d'université, ainsi que la majorité des organisations syndicales. Pour les premiers, la politique des regroupements est nécessaire pour assurer l'avenir de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, mais ils ne font pas confiance aux personnels pour la porter et la mettre en œuvre. Ils se méfient donc de tout ce qui affaiblit le pouvoir des présidences d'universités et se sont opposés aux progrès de la démocratie interne à l'occasion de la loi Fioraso. Pour les secondes, toute réforme est l'occasion de vendre les mérites illusoires du statu quo, dans l'espoir de récupérer un petit bénéfice électoral, quand ce n'est pas avec l'objectif de maintenir en l'état la hiérarchie entre les établissements et entre les formations. Tous s'ingénient à escamoter le vrai débat, celui de plus d'égalité dans l'ESR.
Le Sgen-CFDT a donc été bien seul, lors du débat sur la loi ESR du 22 juillet 2013, à mettre en garde contre les risques qui pesaient sur les COMUE si la loi ne modifiait pas en profondeur le système de gouvernance des universités, et en particulier la toute-puissance des équipes présidentielles. Nous avions déjà dénoncé le risque de confiscation d'une démarche, pertinente dans son esprit et son texte, par des logiques de pouvoir. Nous n'avons pas été entendus par le ministère, et il porte aujourd'hui la responsabilité de la gestion calamiteuse de l'application dans les établissements de la loi Fioraso. Mais c'est aussi le refus de certaines organisations syndicales de s’approprier et de soutenir le projet d'universités fédérales – pourtant issu des assises de l'enseignement supérieur de l'automne 2012 – qui n'a pas permis de créer un rapport de force suffisant pour faire évoluer la loi vers plus de démocratie et de collégialité. La politique du « NON » systématique de certaines organisations syndicales a eu pour seul résultat que le point de vue des personnels n'a pas suffisamment été entendu et pris en compte. C'est l'une des raisons des faiblesses de la loi ESR en matière de démocratie interne, faiblesses dont les personnels et les étudiants sont les premières victimes.
Il est aujourd'hui très facile, mais peu honnête, pour certains, de s'autoproclamer défenseurs de l'ESR alors qu'ils ont manqué l'occasion de le défendre quand c'était possible, et surtout nécessaire.

GRETA :Les indemnités doivent profiter à tous...et pas à une petite caste

IPDG : le Sgen-CFDT revendique une réforme du système et une reconnaissance de l'engagement de tous les acteurs des GRETA

PUBLIÉ LE 22/05/2014 À 16H50par Albert Ritzenthaler
Les personnels de direction et de gestion des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) ont vocation à participer à l’activité de formation des adultes en sus des obligations qu’ils assurent au titre de la formation initiale. Ils doivent contribuer activement au développement de ces activités. Le décret no 93-439 du 24 mars 1993 et l’arrêté du 24 mars 1993 ont créé une indemnité destinée à rémunérer leur participation à la formation continue des adultes : les IPDG (indemnités pour les personnels de direction et de gestion).
Le système en place est très controversé pour les personnels des GRETA et les CFC. Pour le Sgen-CFDT la question des indemnités mérite d’être posée : celles-ci doivent aussi pro- fiter à tous les personnels qui exercent leur activité principale pour les GRETA : personnels et CFC.
Le sujet des IPDG était programmé à l’ordre du jour du CNS de décembre 2013 mais il n’a pas été traité... À la demande du Sgen-CFDT, il est inscrit à l’ordre du jour du CNS du 17 juin 2014.
Parce qu’il est primordial de reconnaître l’implication des personnels des GRETA et des CFC, parce qu’il est juste que tous les acteurs profitent des bons résultats, parce qu’il est important d’activer tous les leviers pour préserver leur motivation, le Sgen-CFDT propose un nouveau système.
LES PRINCIPES DU SYSTÈME QUE DÉFEND LE SGEN-CFDT
1 | Un système rénové pour les personnels de direction et de gestion
•    La reconnaissance de toutes les activités des personnels de direction (participation aux instances du GRETA, responsable d’agences, conduite de projet, gestion des ressources humaines avec la conduite des entretiens annuels par exemple...), même si leurs établissements ne réalisent pas de formation continue.
•    Le versement des indemnités, seulement si les excédents de gestion le permettent, l’équilibre financier des GRETA et l’investissement pour leur pérennité devant être prioritaires.
•    Le versement des indemnités conditionné au travail effectif avec un plafonnement : une part fixe, définie au niveau national, basée sur la mission selon une typologie de mission (exemples : président, ordonnateur, responsable d’une mission transverse, responsable d’une agence...) et une part variable dans le cadre du système d’intéressement des autres personnels (administratifs, formateurs électeurs au GRETA, CFC), selon les résultats des GRETA.
Pour la part fixe, l’AG du GRETA décide d’une répartition de responsabilités et de missions de chefs d’établissements pour le GRETA en lien avec les missions du directeur opérationnel. Le chef d’établissement s’engage à tenir une feuille de route pour l’année qui fera l’objet d’un rapport d’activité pris en compte dans l’évaluation du chef d’établissement par le DASEN en liaison avec le DAFCO/DAFPIC pour les activités de FCA.
2 | La mise en place d’un système d’intéressement collectif pour élargir les bénéficiaires de ces indemnités aux personnels des GRETA, aux CFC et aux personnels de direction et de gestion (part variable).
L’intéressement est une mesure qui vise à associer tous les salariés aux résultats de l’entreprise. Ce n’est pas un système de commission individuelle.
Les principes et critères de ce système d’intéressement sont à définir au niveau national. Le Sgen-CFDT regrette qu’il n’existe pas de bilan national sur les IPDG.
Afin de professionnaliser la fonction de direction des GRETA, le Sgen-CFDT revendique un accompagnement à la prise de fonction, des ordonnateurs, présidents et personnels de gestion, et une formation à l’ESEN.
La réforme des GRETA n’est pas finie !!!

RASED : Préparation de la circulaire sur les missions

CIRCULAIRE RASED : 2e RÉUNION DE TRAVAIL

PUBLIÉ LE 22/05/2014 À 16H15par Bernadette Peignat
Le Sgen-CFDT a participé à la deuxième réunion du groupe de travail RASED issu des GT-métiers ministériels. Cette réunion était consacrée à l’examen d’une nouvelle proposition de circulaire concernant les missions des RASED.
L’AVIS DU SGEN-CFDT
La circulaire proposée a été totalement remaniée en tenant compte des remarques faites à l’occasion de la première réunion. Les conclusions du GT ministériel consacré au RASED ont été intégrées. De manière générale, le texte correspond davantage à nos demandes tant sur sa structuration que sur la clarté des missions.
Cependant le Sgen-CFDT est intervenu pour que :
• la dénomination « psychologue scolaire », même si elle est maintenue pour des raisons réglementaires, n’empêche pas les discussions promises lors des groupes de travail de décembre 2013 ;
• la possibilité d’intervenir dans une seule école figure explicitement dans la circulaire ;
• les critères de choix de l’IEN pour les interventions apparaissent clairement ;
• les différents projets tant au niveau de la circonscription, du réseau ou de l’école qu’au niveau de l’élève (PPRE, PAS, PPS...) s’articulent pour éviter aux collègues l’accumulation et la redondance d’écriture de dossiers ;
• le rôle des parents, la place de la maternelle et la mission de prévention soient renforcés et clairement définis.
Au-delà, les modalités de fonctionnement ne sont pas suffisamment précisées. La place de la demande d’aide, la manière de l’étudier, les réunions de synthèse, l’information des collègues des classes, la place du projet d’aide ne sont pas assez explicites.
Le Sgen-CFDT souhaite que cette circulaire soit plus structurante, tout en donnant des marges aux équipes.
Le pilotage et l’évaluation du dispositif sont confiés à l’IEN. Le Sgen-CFDT a demandé que les modalités d’évaluation soit clarifiées. La circulaire doit faire explicitement référence à l’élaboration collective du projet de réseau.
Même si le RASED n’a pas réglementairement compétence dans le champ du handicap, pour le Sgen-CFDT la circulaire doit réaffirmer que la totalité des professionnels en charge de l’école soit partie prenante dans l’application pleine et entière de la loi de 2005. En ce sens, le RASED a toute sa place pour donner un éclairage et des aides aux collègues et aux élèves confrontés aux difficultés de l’inclusion.
Les missions des différents acteurs du RASED (E, G et psychologues) n’appa- raissaient pas de manière équivalente dans la présentation de la circulaire. Le Sgen-CFDT est intervenu pour qu’un chapeau général sur les missions des réseaux soit rajouté. De même, les modalités de fonctionnement des deux spécialités E et G doivent être en cohérence pour une plus grande lisibilité : affectation administrative dans une école, rattachement au RASED, action décidée collectivement avec un IEN informé du fonctionnement mais qui ne soit pas uniquement un donneur d’ordre, notamment pour le maître G. Pour le Sgen-CFDT, le maître G ne doit pas se spécialiser en « pompier des situations extrêmes ». Par ailleurs, les actions de prévention, notamment grâce aux inter- ventions en maternelle, doivent être précisées.
Les missions ne font plus référence de manière explicite aux options E et G. Cette absence avait été actée lors de la première réunion afin de laisser la porte ouverte à l’évolution de la formation spécialisée et de ses contenus par option. La formulation devra être revue afin de ne pas laisser croire qu’une fusion des options est envisagée, ce qui a été réaffirmé avec la plus grande fermeté par la DGESCO.
CE QUI A ÉTÉ ACTÉ PAR LE MINISTÈRE EN SÉANCE
• Réorganiser l’architecture générale du texte : partir du pôle ressource et définir les missions de chacun dans le cadre du RASED.
• Faire référence au RASED, et non au réseau.
• Reformuler la définition des difficultés comme persistantes.
• Distinguer plus nettement les spécialités.
• Tenir compte du GT en cours sur les psychologues pour définir leurs missions hors RASED dans une nouvelle circulaire.
• Rechercher des convergences pour le pilotage de l’IEN.
• Reprendre la formulation garantissant les frais de déplacement.
• Faire davantage référence aux parents.
• Conserver l’appellation « école primaire ».
• Maintenir l’idée de liaison avec la 6e dans le cadre du cycle de consolidation.
• Ne pas verrouiller les procédures pour ne pas alourdir la charge de travail.
• Garder l’idée de l’enseignant spécialisé ressource.
• Réécrire le chapitre concernant les obligations de service (ORS) en lien avec la DGRH et le cabinet.
La prochaine réunion du groupe de travail RASED aura lieu le 11 juin 2014 au ministère.
Le Sgen-CFDT veillera à ce que les éléments retenus soient bien présents dans la nouvelle version et avancera à nouveau ses revendications.

Mixité sociale et carte scolaire, le Sgen s'engage

Carte scolaire et mixité sociale.

PUBLIÉ LE 22/05/2014 À 13H29par Julien Duruisseau
L’École est en première ligne dans la lutte contre les inégalités. Pour lutter contre ce fléau protéiforme, le Sgen-CFDT poursuit deux objectifs : la refondation de l’éducation prioritaire dans le cadre d’une politique scolaire territorialisée et la redéfinition de la carte scolaire vers davantage de mixité sociale.
Un premier petit pas a été franchi avec le plan de relance de l’Éducation prioritaire proposé par le prédécesseur de Benoit Hamon. Il reste beaucoup de chemin à parcourir en revanche sur la question de la mixité sociale.
Le Ministère a présenté au Conseil Supérieur de l’Éducation un projet de décret relatif à la coopération entre les services de l’État et le conseil général en vue de favoriser la mixité sociale dans les collèges publics.
Ce texte extrêmement prudent, politiquement parlant, se contente de rappeler l'obligation faite par laloi de Refondation de l'été 2013 à l'Education nationale de tout mettre en œuvre pour « veiller à la mixité sociale » dans les établissements scolaires. Toujours conformément à la loi, le décret ouvre la possibilité qu'un secteur scolaire ressorte de plusieurs collèges contre un seul actuellement (à quelques exceptions près). Pour gérer les affectations au sein de ce secteur doté de plusieurs collèges, le décret encourage la mise en place d'une commission ad-hoc entre l'inspection académique et le département.
Le principe du décret comme celui de la loi de refondation sont incontestables. C'est la mise en œuvre qui amène de nombreuses interrogations :
♦ pourquoi créer une nouvelle instance quand le CDEN pourrait s'emparer de ce dossier, ce qui contribuerait d'ailleurs à lui donner une plus grande épaisseur politique ?
♦ pourquoi le privé sous contrat ne s'inscrit pas dans la démarche de favoriser la mixité sociale alors qu'il bénéficie des mêmes financements que le public ?
♦ quelles sont les garanties en terme de transparence et de coopération entre les acteurs ?
♦ quelles sont les garanties en matière d'offre de formation dont on sait que dès le collège elle contribue à la mise en concurrence des établissements avec pour conséquence une ghettoïsation qui va jusqu'au cœur même des établissements (dispositifs particuliers regroupés sur la « meilleure » classe) ?
♦ quelle cohérence avec la continuité nécessaire et réaffirmée entre l'école et le collège au sein ducycle 3 ?
♦ quel suivi et évaluation des actions mises en place dans l'objectif de mixité ?
 Pour le Sgen-CFDT, la construction même de la carte scolaire doit être repensée et il faut envisager la suppression établissements ghettoïsés. La carte scolaire pourrait être fondée sur la notion de bassin d’éducation et de formation, intégrant des établissements publics et privés d'un même territoire et permettant leur collaboration plutôt que leur concurrence. Cela passe par une répartition équitable entre établissements des options et des spécialités afin de permettre leur égale attractivité dans le choix des familles.