mercredi 28 mai 2014

Désintox : coup de gueule : 29 août, le jour de trop !

Désintox de la semaine : 29 août, le jour de trop !

« Suite au fait que lundi tombe un mardi ce mercredi, notre réunion du jeudi se tiendra vendredi ce samedi car dimanche est un jour férié. »
de Red Skelton (1913-1997)
Vendredi 16 mai, Benoît Hamon a pris la deuxième grande décision de son règne à la tête du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il est revenu sur la pré-rentrée des enseignants prévue le 29 août par son prédécesseur. Voilà qui va contribuer à la hausse des salaires des personnels de l’Éducation nationale, au bien-être des élèves, à la satisfaction du lobby des agences de voyage et au sauvetage de la banquise !
Passons sur la mauvaise excuse du problème informatique (ce qui, soit dit en passant, est inquiétant au XXIème siècle et pour l’école numérique que Vincent Peillon appelait de ses vœux, mais peut-être le successeur de ce dernier va-t-il revenir aussi sur ce pan de la Refondation ?).
Est-ce qu’un vendredi ou un lundi allait changer la face du monde ? Dans un sens comme dans l’autre, soyons honnêtes, probablement pas.
Toutefois cette reculade est un symbolique politique et médiatique fort. Ne nous attardons pas sur les éternels aigris et « rageux », comme disent nos élèves, qui ne manqueront pas de casser du fonctionnaire et du prof en particulier grâce à notre Ministre.
Ce renoncement signifie quand même, et ce n’est pas rien, que M.Hamon n’entend pas toucher à la durée des vacances scolaires, c’est-à-dire à l’organisation de l’année scolaire dont on conservera certes les vacances d’été (mais sans hausse de salaires, difficile d’en profiter) mais aussi ce premier trimestre trop long, ce troisième trimestre trop court, cette période de 8 semaines de cours entre Noël et les vacances d’hiver, ces ponts et rattrapages un coup offerts, un coup interdits. Pour la cohérence de l’année scolaire, pour la continuité de la politique, il faudra repasser.
Cette capitulation face à on ne sait trop quels lobbies ou puissance informatique occulte démontre aussi une certaine méconnaissance de son propre Ministère par Benoît Hamon. Faut-il rappeler que les enseignants ne commencent pas l’année scolaire au matin du 1er septembre ? Qu’il s’agisse de remettre à jour les premiers cours ou de préparer sa salle de classe, les enseignants se remettent au travail avant la rentrée, avant la pré-rentrée même. Mais quid des personnels de direction, des CPE, des personnels administratifs qui doivent eux rester deux semaines après la fin des cours et revenir deux semaines avant la reprise ? quid des personnels d’entretien qui doivent attendre le départ des élèves et des profs pour briquer les locaux ? Si le lundi 1er septembre devait être rattrapé le 6 juillet 2015, ce sont tous ces personnels qui devront patienter un week-end de juillet avant d’être libérés. Mais, moins nombreux que les enseignants, dans une perspective électoraliste liée au 25 mai, ils sont quantité négligeable.
Que le rattrapage se fasse le 6 juillet ou en cours d’année (pour respecter les 36 semaines de cours gravées dans le marbre de la loi, il devra se faire), on restera quoi qu’il arrive dans un bricolage et un amateurisme indigne des personnels et des élèves, qui n’achètera peut-être même pas la paix sociale recherchée !
Encore une fois (la faute au Ministre, aux médias, à certains syndicats), l’Éducation nationale revient sur le devant de la scène en braquant les projecteurs sur un point de détail qui incite à la caricature et empêche de fait d’ouvrir les débats sur des sujets plus complexes mais plus pertinents pour la réussite des élèves : programmes, examens, pédagogie, parcours, accompagnement, formation des enseignants…

4 RÉFLEXIONS AU SUJET DE « DÉSINTOX DE LA SEMAINE : 29 AOÛT, LE JOUR DE TROP ! »

  1. Et je dirais même plus… Benoît Hamon sait-il que l’on a aussi besoin de temps avant la rentrée pour se concerter, préparer des projets, etc. Mais peut-être n’est-il pas, comme le SNES intéressé par ceux et celles qui sont attachés à la pédagogie (en a-t-il jamais entendu parler?). Notre faible ministre va céder aux sirènes du SNES (qui d’ailleurs n’a jamais soutenu le PS!) au prétexte des futures élections en abandonnant lâchement les convictions (mais en a-t-il?) progressistes de son parti. Nous n’avons pas fini d’en baver!

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