mercredi 7 janvier 2015

Education prioritaire : réalité de la mise en oeuvre

Éducation prioritaire : la com' ministérielle se fracasse sur la réalité de la mise en oeuvre

PUBLIÉ LE 19/12/2014 À 16H02par Claudie Paillette
Deux alertes lancées par le Sgen-CFDT dès l’annonce du plan se concrétisent aujourd’hui :
  • l’entrée dans la carte uniquement par le biais des collèges est une erreur, puisque des écoles défavorisées sortent de la carte de l’éducation prioritaire ;
  • les décisions académiques relatives aux personnels sont opaques du fait même de l’insuffisante transparence dans l’établissement de la carte.

LA QUESTION DES ÉCOLES « ORPHELINES » OU ISOLÉES 

Le pilotage de la carte par le seul « collège de secteur » génère des injustices criantes dans certains territoires : des écoles favorisées appartenant au secteur du collège REP ou REP+ entrent dans le dispositif prioritaire ; à l’inverse, des écoles défavorisées sortent de la carte en même temps que leur collège de secteur. 
Qui plus est, ce choix de pilotage est un très mauvais signal envoyé à ceux des responsables de la carte scolaire qui avaient fait de réels efforts de mixité sociale. Il y a à présent un risque réel de voir se dessiner toujours plus des territoires « ghettos ». 
Précisons que la proposition de conventions académiques de partenariat éducatif n’est qu’une réponse provisoire et trop bricolée pour faire efficacement face à ces injustices. 

TRANSPARENCE ET DIALOGUE SOCIAL ? 

Certains rectorats communiquent tous les éléments de la réflexion aux partenaires sociaux, mais d’autres travaillent dans l’opacité la plus complète : la façon dont s’élabore la carte dans les académies est indéniablement révélatrice de l’incapacité de certains responsables de l’administration à instaurer un dialogue social de qualité. 
En outre, les documents de travail proposés par les rectorats mettent en évidence un travail de trop inégale qualité pour que les organisations syndicales puissent véritablement maîtriser les indicateurs utilisés. On ne peut dès lors espérer aboutir à des choix partagés. 
Certains recteurs se sont d’ailleurs affranchis des étapes du dialogue social, préférant communiquer avec la presse plutôt qu’avec les organisations syndicales !
UN INDICATEUR SOCIAL UNIQUE AFFICHÉ OU APPLIQUÉ ?

Entre les ministres successifs qui communiquent et mettent en avant cet indicateur social unique (composé de quatre critères : pourcentages d’élèves en ZUS, de boursiers, d’élèves en retard à l’entrée en 6ème, de PCS défavorisés), et les recteurs qui s’en affranchissent partiellement (ou qui refusent de le communiquer), les sources d’incompréhension sont nombreuses pour les personnels.
La palme revient au recteur de la Réunion qui supprime le critère ZUS de l’indicateur social unique, et qui décide qu’un collège ne peut pas devenir REP+ s’il n’était pas déjà dans le dispositif d’éducation prioritaire ! Le concept de « remise à plat » vanté par le ministère est complètement nié.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire