mardi 17 février 2015

Réaction viscérale aux nouvelles indemnités

Désintox de la semaine : égalité chérie…

dessin désintox
« Par bonne distribution, il faut entendre non distribution égale, mais distribution équitable. »
Victor Hugo
La préparation de la prochaine rentrée dans les établissements du second degré provoque l’éclosion de divers mouvements (qui se concrétisent ou se concrétiseront probablement sous forme de pétitions) disciplinaires cherchant à s’accaparer une part du maigre gâteau mis à disposition des personnels à partir de septembre. Le gâteau ce sont les IMP. Maigre il l’est car il s’agit en fait d’une simple transformation d’intitulé : une part de ce qui était encore cette année des HSA et des HSE devient l’année prochaine des IMP.
Par ailleurs, dans le cycle terminal du lycée, l’heure de chaire disparaît ainsi que toute forme de majoration ou de minoration de service en raison des effectifs. Elle est remplacée (à budget au plus égal) par une pondération de 1,1 par heure de cours quelque soit la division, la subdivision, le programme, le coefficient au bac etc etc en première ou en terminale plafonnée à 1 heure maximum. Les PLP et profs d’EPS en sont toutefois exclus, contrairement à l’amendement déposé par le Sgen-CFDT. Les seconds toucheront une indemnité spéciale. Les classes à effectifs élevés feront aussi bénéficier leurs enseignants d’une indemnité.
Que se passe-t-il donc ? A l’occasion de la redéfinition des modalités de distribution de ces rémunérations supplémentaires et spécifiques de façon plus transparente et plus équitable, s’élèvent ici ou là des voix pour signifier la particularité de telle ou telle discipline ou de telle ou telle formation. Particularité qui justifierait bien entendu de sortir du droit commun du nouveau décret (pondération, indemnités) pour bénéficier de dérogation se traduisant en heures ou en euros. On ne doute pas que certains syndicats, défendant pourtant le cadre national et uniformisant, ne manqueront pas de donner de l’écho à ces revendications particulières.
Le Sgen-CFDT refuse d’entrer dans cette surenchère faite de pétitions et d’appels à la grève sporadiques fondée uniquement des états de fait en papier. Le statut ou tout autre document officiel ne peut pas constituer à lui seul la référence absolue et unique en matière de rémunération complémentaire. En effet, pour le Sgen-CFDT ce n’est pas tant ce statut qui influence les conditions de travail que la réalité du lieu de travail. C’est cette réalité, entre autres, qui doit servir de base au régime indemnitaire car c’est sur le terrain que se trouvent les conditions particulières d’exercice et c’est là que, dans un cadre national souple et ouvert, doivent être discutées, débattues et décidées les spécificités en matière de rémunération. Tel niveau, telle classe, telle série n’impliquent pas la même surcharge de travail, la même dépense d’énergie et de temps en concertation par exemple, dans tous les établissements de la même façon.
Il est temps que nous nous fassions confiance, en tant que collectif de travail dans chaque établissement, pour définir et reconnaître les missions effectuées par nos collègues, dans le respect d’une liberté pédagogique partagée. Ne laissons pas ce travail à notre administration. Surtout si nous voulons que cette reconnaissance prenne la forme d’un allègement de service qui viendra reconnaître des missions importantes pour contribuer à la réussite des élèves et là leur juste reconnaissance pour les collègues.

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