mardi 23 avril 2013

Nouveau concours de recrutement, réforme en milieu de gué

NOUVEAUX CONCOURS DE RECRUTEMENT :
UNE RÉFORME AU MILIEU DU GUÉ

Publiés le vendredi 19 avril, les arrêtés relatifs aux concours de recrutement 2014 des personnels d'enseignement et d'éducation mettent enfin un terme à une longue attente. La réforme des concours est, en effet, l'une des pièces maîtresses du dispositif de formation et de recrutement des enseignants qui verra le jour à partir de la rentrée prochaine, avec la création des Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPÉ).
Pour le Sgen-CFDT, les maquettes de ces nouveaux concours vont dans le sens attendu d'un lien plus étroit entre critères de recrutement des personnels et compétences attendues pour l'exercice réel du métier. Les quatre épreuves de tous les concours conjuguent, de façon mieux équilibrée qu'auparavant, la vérification des connaissances disciplinaires et celle des connaissances pédagogiques et didactiques. Elles incitent aussi à la réflexion personnelle du candidat sur les conditions concrètes de sa future pratique professionnelle.
Mais, à côté de cette indéniable avancée vers une véritable professionnalisation de la formation et du recrutement, ces nouveaux concours portent, pour beaucoup d'entre eux, la marque des compromis un peu honteux passés avec des acteurs aux intérêts contradictoires.
Pour n'en donner que quelques aperçus :
- au concours de professeur des écoles, la réduction à la portion congrue des disciplines autres que le français et les mathématiques (à l'exception de l'EPS) pose un réel problème au Sgen-CFDT. Par exemple, combien de candidats prépareront l'épreuve optionnelle de sciences et technologie, alors qu'il est plus urgent que jamais de redonner ses lettres de noblesse, dès l'école primaire, à un domaine du savoir aussi essentiel à la compréhension du monde ?
- pour le second degré, dans certaines disciplines comme la biotechnologie, la prise en compte de l'épistémologie ou de l'histoire émerge (enfin), en SVT la question est toujours bien mise en évidence. Mais, dans d'autres disciplines, la prise ne compte des enjeux historiques et épistémologiques est en net recul.
- enfin pour le Sgen-CFDT, il est inadmissible que le Capes d'Histoire-Géographie reste lié à un programme de questions, au lieu d'obéir à la règle commune : la référence aux programmes scolaires.
Lors des rares consultations auxquelles il a été associé, le Sgen-CFDT a pointé ces problèmes. En vain.
S'il est bien clair, pour le Sgen-CFDT, que ce n'est pas le concours mais le master qui prépare au métier, chacun sait que cette évidence mettra du temps à devenir réalité, surtout avec un concours placé en première année de master. Ce compromis-là aurait été plus courageux que les concessions à des lobbies disciplinaires ou corporatistes.

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