dimanche 1 juin 2014

Qualité de vie au travail dans l'Education Nationale : résultats d'enquêtes inquiétants



CONDITIONS DE TRAVAIL DANS L'EDUCATION NATIONALE ET QUALITE DE VIE : PREOCCUPANT, ALARMANT
La qualité de vie au travail dans l’Éducation nationale, ce n’est pas ça ! C’est ce que révèlent deux enquêtes réalisées par le Sgen-CFDT auprèsdes enseignants du 1er degré d’une part, et des personnels de bibliothèque, ingénieurs, techniques et administratifs, sociaux et de santé d’autre part. Les résultats - préoccupants - ont été présentés par la Fédération le 22 mai dernier.
« Dans une entreprise “normale”, de tels chiffres déclencheraient une alarme sociale majeure »,commente Frédéric Sève, le secrétaire général du Sgen-CFDT. Les résultats de l’enquête sur les conditions de travail réalisée auprès de 24 000 personnes (1) de l’Éducation nationale révèlent une situation préoccupante. Dans le 1er degré, 85 % des personnes interrogées (12 000) se disent fatiguées nerveusement. Parlant du rythme et de la charge de travail huit personnels techniques sur dix jugent que la situation s’est dégradée entre 2008 et 2012. « Ce n’est pas le temps de travail qui a augmenté mais ce qui se passe en une heure de travail qui a changé, son intensité a évolué », analyse Frédéric Sève. Les résultats révèlent aussi qu’en cas de problème sur le lieu de travail, les personnes viennent en majorité trouver des solutions auprès de leurs collègues plutôt qu’auprès de la hiérarchie ou des syndicats.
56 % des personnels techniques envisagent une mutation
Interrogés sur les évolutions de carrière, les personnels techniques y sont favorables à 42 %, que ce soit dans ou en dehors de l’Éducation nationale. Même à plus de 50 ans, ils sont encore plus d’un tiers à souhaiter évoluer dans leur carrière. « Malheureusement, les carrières dans l’Éducation nationale ne sont pas organisées pour des évolutions de ce type, regrette Frédéric Sève. Le Sgen-CFDT a réitéré ses demandes d’ouverture de négociations sur l’aménagement des fins de carrières et de la mobilité auprès du nouveau ministre de l’Éducation. » Avec les 14 % des personnes qui souhaitent une mutation dans leur département, ce sont 56 % de ces fonctionnaires qui envisagent une mobilité professionnelle ou géographique.
Concernant le pouvoir d’achat, sept personnes interrogées sur dix disent avoir réduit leurs dépenses en raison de la stagnation des salaires. Après quatre ans de gel du point d’indice, ce résultat étonne peu. Ce qui surprend en revanche, ce sont les conséquences : « On observe une course aux petits boulots comme surveillant des cantines ou de salles d’études, mais on a aussi des cas de personnels qui disent travailler dans la restauration rapide ! », révèle Franck Loureiro, secrétaire national du Sgen.
Un niveau de stress bien supérieur à la moyenne nationale
Le stress et les charges excessives de travail font partie des principales préoccupations des 12 000 personnes interrogées parmi les bibliothécaires, ingénieurs, personnels administratifs, techniques, sociaux et de santé (Biatss et ITA(2)). En moyenne 56 % des femmes et 52 % des hommes considèrent leur niveau de stress important ou très important. Dans certains établissements comme le CNRS, ce taux atteint 59 % ! « Les enquêtes sur le stress au travail donnent en France des niveaux moyens critiques de 18 % et en Europe de 15 %. On est largement au-dessus, rappelle Frédéric Sève, on est loin de l’image du travail bien tranquille véhiculée dans ce secteur. »
Concernant l’entretien annuel des Biatss, 70 % des personnels n’en sont pas satisfaits. « Ces entretiens ne répondent pas aux attentes des agents, explique Frédéric Sève, ni sur les rémunérations ni sur les possibilités d’évolution de carrière ». De même, plus de 50 % en moyenne des personnes interrogées estiment leur formation insuffisante pour évoluer alors que comme dans le 1er degré, la volonté d’évoluer professionnellement est forte.

(1) Les 24 000 personnes ont répondu au questionnaire que la CFDT leur avait fait parvenir soit directement de la main à la main, soit par internet. Ces enquêtes n’ont pas de valeurs scientifiques avérées, elles constituent néanmoins par le nombre important de réponses, un sondage sur lequel le Sgen peut s’appuyer pour construire ses revendications.  
(2) Biatss : les personnels de bibliothèques, ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux et de santé travaillant dans les établissements publics scientifiques et techniques (types CNRS, Inserm, etc.) les universités, ou établissements publics locaux d’enseignement (EPLE).
ITA : les ingénieurs, techniciens et personnels administratifs.

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