mercredi 19 novembre 2014

LA VIE AU LYCEE : prévention des violences

Enquête de victimation en lycée

PUBLIÉ LE 12/11/2014 À 13H16par Mehdi El Herech et Julien Duruisseau
Malgré les fréquents changements de ministres, certains sujets sont traités avec méthode et continuité. Ainsi en est-il de la problématique du climat scolaire.
Une délégation ministérielle en charge de la prévention des violences en milieu scolaire a été mise en place dès l'arrivée de Vincent Peillon rue de Grenelle. Ses travaux sont conduits par Éric Debarbieux, éminent spécialiste de la violence en milieu scolaire. Le Sgen-CFDT a pu apporter plusieurs fois sa contribution aux travaux de la délégation qui a produit entre autre des guides climat scolaire pour l'école, le collège et le lycée.
Après deux éditions de l'enquête de victimation en collège (lire la note d'information de l'enquête 2013), la DEPP travaille sur une enquête similaire en lycée. L'enquête a vocation à balayer tous les sujets potentiels de violence à l'encontre des élèves : violence institutionnelle ou entre pairs allant de la moquerie à l'agression armée en passant par les insultes ou les humiliations sur les réseaux sociaux.
Le Sgen-CFDT voit d'un bon œil ce type d'enquêtes qui n'ont pas pour but de dresser un tableau noir et sanglant de nos établissements ou un dénigrement des collègues mais bien de prendre en compte le milieu scolaire dans lequel évoluent nos élèves dans toutes ses dimensions. A travers les évaluations et statistiques nationales ou internationales, nous ne manquons pas d'éléments de discussion sur les aspects purement scolaires. Mais si ceux-ci sont centraux dans la vie de l'élève, ce dernier est aussi et avant tout un jeune en construction dans un milieu hostile : difficultés de l'adolescence, pression économique, contraintes sociétales.
Le Sgen-CFDT est intervenu en particulier sur la distinction à opérer entre punition et sanction.
Le Sgen-CFDT a souligné l'importance de mettre le ressenti de l'élève au cœur de l'enquête en particulier en ce qui concerne la violence institutionnelle. Il ne s'agit pas de stigmatiser les collègues mais de reconnaître et d'accepter que le système dans lequel nous évoluons, personnels, élèves, familles, est créateur de violence indépendamment de la bonne volonté ou de la bienveillance de chacun.
Le Sgen-CFDT a fait introduire dans le questionnaire la notion de territoire. En effet, symptôme ou conséquence de la crise économique, de la perte de repères, de l'éclatement des noyaux familiaux, les élèves ont parfois tendance à se regrouper dans les établissements selon une logique territoriale voire micro-territoriale (la ville, le quartier, la rue, l'immeuble). Cette tendance peut provoquer la balkanisation des établissements et des situations difficiles pour les jeunes qui n'entreraient pas dans une des cases.
Le Sgen-CFDT a enfin suggéré qu'une restitution soit faite aux lycéens eux-mêmes à travers les instances de démocratie lycéenne, notamment au niveau du CNVL. En effet, l'enquête de victimation a un intérêt scientifique et statistique mais doit aussi permettre une prise de conscience par les principaux concernés. En engageant une instance telle que le CNVL dans la démarche, c'est aussi un moyen de contribuer à vivifier la démocratie lycéenne qui n'est pas qu'affaire de mots mais se trouve au cœur des solutions pouvant permettre de rendre le système École plus compréhensible à ceux qui y passent l'essentiel de leur jeunesse.

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