mercredi 15 avril 2015

Collège : Réforme et coup de gueule salutaire !

Désintox de la semaine : des poids et des mesures

dessin désintox« Malgré les précisions atomiques des balances modernes, on n’arrive pas encore à mesurer le poids exact de la solitude. »
Georges Raby
Avec la réforme du collège resurgit l’éternel débat sur ce que nos élèves doivent savoir pour être de bons citoyens et de bons travailleurs.
[Incise : il s’agit bien de ce que les élèves doivent savoir, c’est-à-dire des programmes que l’on doit leur faire ingurgiter et non de ce qu’ils doivent apprendre. Ce n’est pas tout à fait la même chose. Le paradoxe est que d’un côté l’on dénonce des programmes trop lourds et de l’autre l’on en réclame toujours plus.]
[Incise 2 : on notera à cette occasion que les mêmes qui tirent à boulets rouges lorsque l’on parle du rôle de l’école dans la formation des futurs professionnels n’hésitent pas à utiliser l’argument de l’adaptabilité au marché de l’emploi lorsqu’il s’agit de défendre telle ou telle discipline.]
On apprend encore avec les communiqués, pétitions, motions et autres initiatives qui fleurissent telles les primevères en cette saison, que certaines disciplines seraient plus utiles que d’autres à former de bons citoyens, préparer des salariés mobiles, des gentilhomme et des gentilles femmes cultivés. On apprend aussi que cette capacité des disciplines est directement liée au volume horaire, autrement appelé temps d’exposition, qui leur est alloué. On comprend aussi, au fil des réunions au ministère ou des décisions de la Ministre, qu’une discipline s’estime justement valorisée à partir de 4 heures hebdomadaires. Ceci vaut pour le collège. Pour le lycée entrent aussi en ligne de compte le coefficient et le type d’épreuves au bac. Pour le collège, il semblerait acté et incontestable que seuls le français, les mathématiques et l’histoire-géographie-ECJS (EMC à partir de la rentrée 2015, voilà des enseignants trivalents et qui le revendiquent !) méritent d’être évalués en épreuves terminales. Mais c’est un autre sujet sur lequel nous reviendrons puisque le Ministère présentera bientôt son projet d’évolution pour le DNB.
Ainsi, avec 9 disciplines en Sixième et 10 en cycle 4 et à raison de 4 heures pour chacune, on arrive à un total de 36 heures hebdomadaires en Sixième et 40 heures hebdomadaires en cycle 4. De quoi se plaignent-ils donc les élèves, ces fainéants pire que ceux de l’année dernière et à peine meilleurs que ceux de l’an prochain ? De quoi se plaignent-ils donc puisque la durée légale hebdomadaire du travail est de 48 heures ? On me chuchote que c’était la durée légale jusqu’en 1936 !
Vous n’avez vu aucune communication du Sgen-CFDT pour défendre telle ou telle discipline. Vous n’avez pas rêvé ni manqué quoi que ce soit. Le Sgen-CFDT fait le choix de ne pas analyser les projets par le prisme des disciplines. D’abord parce que toutes sont légitimes et toutes sont utiles. Le Sgen-CFDT n’en flatte pas une tout en sachant que ce qu’il demanderait pour elle en enlèverait autant pour une autre. Le Sgen-CFDT refuse la démagogie qui consiste à chaque réunion au Ministère à demander, tout en sachant que ce ne sera pas obtenu, l’augmentation de l’horaire de telle puis telle puis telle puis telle puis telle puis telle puis telle puis telle puis telle puis telle discipline.
Le choix du Sgen-CFDT c’est de dire qu’il faut donner les moyens de la confiance et de l’autonomie aux personnels sur le terrain. C’est dans ce cadre que nous pourrons agir pour améliorer nos conditions de travail en agissant sur nos emplois du temps et en limitant le nombre de groupe pris en charge par périodes scolaires.

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