dimanche 29 décembre 2013

Enseignement primaire : demandes du Sgen au Ministre Vincent Peillon

Enseignement primaire : lettre ouverte au Ministre de l'Education Nationale


Monsieur le Ministre,

La loi d'orientation et de programmation de refondation de l'école fait de l'enseignement primaire une priorité nationale. Nous nous réjouissons que l'on reconnaisse enfin que c'est dans les écoles maternelles et élémentaires que se construit la réussite éducative des élèves et que peut se gagner le pari d'une école réellement démocratisée.

Cependant, cette priorité n'aura pas de sens sans la mobilisation de tous les personnels du premier degré. Or, après des années d'un mépris plus ou moins affiché pour leur travail, nos collègues sont dans l'attente d'un signe fort de reconnaissance de l'importance de leurs fonctions et de la qualité de leur engagement.

Cela suppose d'abord une amélioration de leurs conditions de travail, qui, pour le Sgen-CFDT, passe nécessairement par une déconnexion entre le temps élèves et le temps de service des enseignants. La réorganisation de la semaine scolaire le permettra, c'est pourquoi nous avons toujours préconisé l'abandon de la semaine de quatre jours. Le dispositif « plus de maîtres que de classes » est une des modalités pour le mettre en œuvre, mais il peut et il doit y en avoir d'autres. Et il faudra donner à ces transformations de l'ampleur et de la lisibilité, pour nos collègues comme pour le grand public.

La reconnaissance due aux personnels suppose également que l'on prenne au sérieux les défis qu'ils ont à affronter, et plus particulièrement l'évolution de leur métier. Le Sgen-CFDT demande une relance de la formation continue des personnels, pour leur donner les moyens de s'adapter aux nouveaux programmes, aux nouvelles technologies, au socle commun, aux apprentissages par cycles, ou aux publics scolaires. L'objectif est que tous les personnels de l'Éducation nationale puissent s'engager dans la fabrication collective du métier enseignant de demain.

Mais la reconnaissance ne doit pas être seulement individuelle. Il faut aussi reconnaître l'importance et la valeur des collectifs de travail. Dans le premier degré, l'absence de statut juridique de l'école oblige à en déléguer le pilotage aux municipalités, au collège ou à une administration trop lointaine. Il est nécessaire de construire un statut juridique de l'école, afin de lui donner, ainsi qu'aux collègues qui y travaillent, de l'autorité et de la légitimité face à leurs partenaires institutionnels. C'est également la condition indispensable pour simplifier et alléger le travail des directeurs.

Enfin, globalement moins bien payés que leurs homologues du second degré, les professeurs des écoles demandent aussi que notre système de rémunération assure une équité réelle. Le protocole catégoriel que nous avons signé au printemps a créé l'ISAE. C'est un premier pas en ce sens, mais qui ne saurait suffire. Nos collègues sont en droit d'exiger de l'Éducation nationale qu'elle reconnaisse à parité le travail de tous les enseignants.

Monsieur le Ministre, les collègues du premier degré, pour leur part, sont prêts à s'impliquer dans la transformation de l'école au service de la réussite de tous les élèves. La question est maintenant de savoir si l'engagement de la société française sera à la hauteur de l'enjeu.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l'assurance de nos sentiments les meilleurs.

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Cordiales salutations,

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